72% des Français refusent la guerre en Afghanistan.

Publié le par Section Pcf Vierzon

Ils sont 72% à s'opposer à une intervention militaire. 55% de l'électorat de l'UMP y sont aussi hostiles. Aux États-Unis le soutien au conflit s'érode.

Les choses sont désormais entendues sauf à l'Élysée et à Matignon. 72 % des Français sont opposés à l'intervention militaire en Afghanistan. Soit 2 % de plus qu'en juillet de l'année dernière. Fait marquant et hautement significatif : une majorité des sympathisants de l'UMP (55 %) affichent désormais leur hostilité à cette guerre. Nicolas Sarkozy estimera-t-il enfin qu'il y a urgence à prendre en compte l'opinion ultra-majoritaire des Français si aussi dans les rangs de son électorat le soutien à la politique élyséenne en Afghanistan est en voie d'érosion. Quelles sont les raisons de poursuivre une guerre aussi impopulaire, la grande majorité des sondés estimant la situation sur place très difficile et qu'il existe un véritable risque d'enlisement (88 %). Au fur et à mesure que le conflit s'installe dans la durée sans donner de résultat probant à cette aventure militaire : ni perspective de rétablissement de la paix, ni soutien réel à la population afghane qui paie le prix fort du conflit prise en otage entre les insurgées talibans et les forces occidentales. Quant à l'illusion entretenue par Washington de faire progresser le pays vers la démocratie, les Français n'y croient qu'à 35 %. Et ils ne sont que 44 % à croire que la présence occidentale est nécessaire pour lutter contre le terrorisme international.

Si les Français, comme le fait remarquer Jérome Fourquet de l'IFP, n'ont véritablement jamais été des foudres de guerre dans le conflit afghan, ils n'étaient que 55 % à être favorables à l'intervention d'octobre 2001 en Afghanistan. Un soutien qui s'est érodé très vite. Plus encore chez les femmes et chez les jeunes de moins de 35 ans où l'on semble encore plus lucides sur les réalités de la situation sur le terrain. 64 % des femmes rejettent l'idée que la guerre s'impose contre le terrorisme international. Même avis chez les jeunes à 59 % . L'enquête de l'IFOP mesure également l'état d'esprit outre-Atlantique et là encore les surprises sont au rendez-vous. La moitié des Américains sont favorables à l'intervention, mais autre interprétation du sondage : la moitié lui est désormais hostile. Un pourcentage plus élevé d'avis défavorables chez les démocrates (54 %). Comme en France, le camp présidentiel aux États-Unis n'est plus soutenu par une majorité dans ses propres rangs. Même si une partie importante de l'opinion américaine estime encore que la présence des boys en Afghanistan sert la démocratie (54 %). Mais il est de plus en difficile aux autorités occidentales de cacher l'échec patent. Les opinions publiques occidentales ont assimilé avec raison poursuite de la guerre et bourbier. Le syndrome Vietnam joue à plein. Le sondage sanctionne une absence de résultats concrets et tangibles. On est bien loin des grandes déclarations faites par les dirigeants de l'Otan au sommet de Lisbonne en novembre dernier.

La participation de la France à cette guerre américaine est sans issue, sans légitimité politique et sans espoir pour l'avenir du peuple afghan. Et la majorité des Français ne s'y trompent pas. L'Élysée et Matignon vont-ils enfin avoir le courage de les affronter en ouvrant un véritable débat public sur cette question ? N'est-il pas temps que les députés, forts de ce nouveau sondage, puissent enfin intervenir sur le choix d'une politique qui amène notre pays dans un conflit meurtrier pour le compte des États-Unis ? Plutôt que de participer à cet enlisement collectif, Paris pourrait agir plus efficacement en réclamant la convocation d'une conférence internationale, sous égide des Nations unies, propre à définir les véritables voies à suivre pour assurer la reconstruction de l'Afghanistan.

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Publié dans L'HUMANITE

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