Déclaration des élu(e)s communistes et républicains - Assemblée des Communautés Urbaines de France - Nancy - 14-15-16 novembre 2012.

Publié le par Section Pcf Vierzon

Et si la métropolisation rencontrait 

la démocratie et la justice sociale…

Depuis plusieurs années, les élu(e)s communistes et républicains des Communautés Urbaines de France dénoncent les coups subis par nos établissements publics de coopération et nos collectivités : crise financière amoindrissant leurs moyens financiers, réduction des dotations de l'Etat, paiement d’intérêts usuriers d’une dette publique illégitime, alourdissement des charges, suppression de la taxe professionnelle, réforme territoriale…

Au final, ce sont les populations de nos territoires qui ont à souffrir de ces choix politiques qui détériorent les capacités d’investissement de nos communes et communautés et sacrifient les populations afin de livrer au marché tous les services et secteurs financièrement rentables. Dans le contexte de crise systémique du capitalisme que nous connaissons, l’Etat, garant de la cohérence nationale doit continuer d’assurer ses missions de solidarité, se libérer des contraintes budgétaires imposées par les traités européens qui conduisent à soumettre nos collectivités à une austérité imposée et à une libéralisation plus grande des services publics.

6a00d83451935369e2017c33943d66970b-800wiLa décentralisation, engagée il y a trente ans, est aujourd’hui détournée dans un grand nombre de collectivités où les logiques de présidentialisation à tous les échelons institutionnels, de fiefs électoraux, de concurrence entre les territoires, ont affaibli l’action politique comme porteuse de solution, affadie la démocratie locale elle-même, éloignant les citoyens des centres de décision. Loin de nier le fait urbain, qui s’est largement renforcé ces dernières décennies, les élus communistes considèrent que cette réalité urbaine porte l’exigence de réponses à la hauteur des enjeux de démocratie, de citoyenneté, de justice sociale, d’équité spatiale au cœur du territoire urbain comme vis à vis des territoires péri-urbains. Le nouveau gouvernement de gauche a une double responsabilité en la matière : il doit abroger vraiment la réforme territoriale Sarkozy-Fillon et jeter les bases d’une nouvelle étape de la décentralisation prenant appui sur la réalité démocratique de nos territoires et la proximité.

Le débat sur la métropolisation de nos territoires ne saurait en effet exonérer quiconque de l’impératif besoin de ressourcer la démocratie de proximité favorisant l’intervention citoyenne. Car ce n’est pas du « millefeuille » dont souffre notre pays mais bien d’un déficit démocratique criant. Chaque échelon territorial est pertinent pour peu que les compétences de chacun d’entre eux soient complémentaires, respectent la subsidiarité et permettent de développer des politiques répondant aux besoins des populations. Il est du rôle d’un gouvernement de gauche de privilégier la coopération entre les territoires plutôt que leur mise en concurrence.

Pour les élu(e)s communistes et républicains des communautés urbaines, l’expérimentation de « pôles métropolitains » mis en place depuis deux ans n’a de sens que s’ils participent de cette mise en coopération concrète des territoires et qu’elle s’accompagne d’une réelle réforme fiscale porteuse de justice sociale. Cela n’a également de sens que si l'Etat imagine de nouvelles ressources pour les collectivités concernées. Voilà qui romprait avec les logiques de restriction et d’austérité qui ont prévalue jusqu’à présent et serait selon nous de nature à apporter des réponses réelles aux enjeux de métropolisation de nos territoires. Car nous n’avons pas l’intention d’ignorer ce phénomène mondial de métropolisation. Mais nous n’avons pas non plus l’intention d’ignorer les crises qui frappent ces territoires urbains : crise énergétique, phénomènes d’exclusion, relégation des périphéries urbaines….

Quant aux communautés métropolitaines qui concerneraient potentiellement 3 à 5 territoires aujourd’hui très divers pour leur histoire, leur situation économique et leurs populations, il convient de clarifier ce qui est de nature à répondre aux besoins des populations et de l’activité économique au service de l’emploi et de l’investissement et ce qui s’inscrit uniquement dans une logique de compétitivité capitaliste évacuant toute possibilité de coopération.

Ces métropoles doivent donc être pensées, non pas dans une perspective d’intégration forcée, de négation des espaces de démocratie locale et de proximité que sont les communes ou les départements, ou encore de mise en concurrence avec les régions, mais dans une visée progressiste rapprochant les territoires, gommant les inégalités géographiques, sociales, économiques faisant des métropoles urbaines des intercommunalités de projets entre villes. Enfin développer des politiques publiques de justice sociale implique de se libérer du poids des marchés financiers par la création d’un pôle public bancaire.

Car l’équité sociale et économique, la préservation de l’écosystème posent la question du pouvoir. Le partager est un impératif démocratique, mais c’est aussi, nous le voyons bien concernant les relations entre nos territoires et le secteur bancaire, un impératif pour sortir de la crise économique, sociale et écologique dans laquelle notre pays et notre continent sont plongés.

BLOG/PCF Intercommunalité.

Publié dans Social-Economique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article