Intervention de Jean-Claude Sandrier Ancien député, conseiller municipal de Vierzon, Président de la Communauté de Communes Vierzon - Pays des Cinq rivières.

Publié le par Section Pcf Vierzon

Monsieur le député-maire, cher Nicolas,

Permettez-moi de prendre quelques instants pour féliciter notre Maire de son élection au siège de député et de souligner quelques unes des raisons qui donnent sa valeur à cette élection.

En tout premier lieu, il s'agit d'une première historique : oui c'est la première fois qu'un Maire de Vierzon est élu Député. Vierzon doit en être fière et, je le pense c'est une très bonne chose pour toute la ville et pour tous les vierzonnais, des vierzonnais qui ont accordé dès le premier tour plus de 42% des voix à Nicolas SANSU, le plaçant loin devant tous les autres candidats.

Cela constitue une réelle reconnaissance de son travail et si l'on ajoute le score de toutes les forces de gauche représentées au conseil municipal, c'est un large soutien du travail de toute l'équipe municipale qui s'en dégage même s'il ne s'agissait pas de l'enjeu premier de cette élection. Mais je tiens à mentionner cette reconnaissance car j'imagine les commentaires si tel n'avait pas été le cas.

La victoire de Nicolas c'est également une victoire pour toute la gauche, son rassemblement au deuxième tour, sans lequel F. HOLLANDE n'aurait pas pu être élu président. Nicolas sera avec son groupe dans cette majorité présidentielle, libre vis à vis d'elle mais sans jamais se tromper d'adversaire.

Il incarnera aussi à l'assemblée Nationale cette diversité politique indispensable dans une démocratie, diversité politique dont la totalité de sa représentation pose aujourd'hui un des problèmes les plus sérieux à notre démocratie et à la République. Ajouté à celui de la dépendance complète de l'élection législative à l'égard de l'élection Présidentielle qui entraîne une dévalorisation de l'élection des représentants du peuple et son corollaire : le développement constant et inquiétant de l’abstention depuis 2002, jusqu'à battre un record en 2012.

Oui, nous sommes bien devant une vraie question  de démocratie. Notre pays ne peut se permettre le luxe qu'un tiers des suffrages exprimés par les Français ne soient représentés que par 2% des députés. Voilà un beau sujet de réflexion pour tous les docteurs es démocratie.

La victoire de Nicolas c'est aussi celle de toutes celles et tous ceux qui, lors de ces élections, ont exprimé une volonté claire et forte de changer une société finissante, rongée par une réelle dictature, celle du monde de la finance et de ses serviteurs, par une société où l'humain passera avant toute autre considération. Cette victoire, c'est enfin celle de la morale en politique. Car les forces de gauche de ce département, dans cette crise -comme dans d'autres d'ailleurs - ne sont pas tombées dans le panneau grossier, voire grotesque, d'une droite, ou plutôt d'une petite partie de la droite qui a voulu choisir qui elle ferait élire à gauche.

Cela fait bien longtemps - en tout cas depuis 150 ans - que les Républicains face aux monarchistes, puis la gauche face à la droite ont trouvé la parade à ces petites magouilles dégradantes pour ceux qui les pratiquent.

Certains réfuteront le terme de magouille et pourtant la démonstration est assez simple à faire...

1er temps :   vient une élection et alors que vous avez prévu de présenter un candidat, vous ne le présentez pas !

2ème temps : vous appelez à voter dès le premier tour pour un autre candidat. Il n'est pas de vos idées, il ne défend pas votre programme mais qu'importe la défense de ce à quoi vous croyez, le but est de réussir la petite combine.

3ème temps : la gauche déjouant le piège, le dépit vous fait vous insurger pour dire que nos concitoyens n'ont pas eu le choix !

                 Quel singulier renversement des rôles ! À ceux qui, depuis le début ont privé leurs propres électeurs d'une choix en ne se présentant pas : leurs suffrages, en ne défendant pas leur programme et leurs idées, viennent donner des leçons à la gauche qui n'a fait que démontrer que la morale existe, même en politique.

Et, en cela, il faut remercier ici la Fédération du Cher du Parti Socialiste et touts ceux qui ont appliqué en France cette règle de salubrité publique qui consiste à considérer comme candidat de toute la gauche au 2ème tour celui ou  celle arrivé(e) en tête de la gauche au premier tour.

Je le rappelle : 15 circonscriptions en France - pas une mais quinze - n'ont eu qu'un seul candidat au second tour, ce qui est au passage, tout à fait légal et constitutionnel :         - 1 avec 1 UMP

                            - 1 avec 1 MRC

                            - 1 avec 1 PG

                            - 4 avec 1 PCF

                            - 8 avec 1 PS

Je note au passage que dans aucune de ces circonscriptions et en particulier celles où ce n'était pas un PCF qui était candidat, nous n'avons assisté – comme à Vierzon, à un tel déchaînement, à un tel débordement d'accusation fielleuses. A-t-on vu une telle campagne entre par exemple : Elizabeth Guigou, Bruno Le Roux, Ramzi Hamadi ? Pas du tout ! Et c'est normal !

Je comprends la rancœur de ceux qui avaient misé dans la perspective des élections municipales, sur une petite opération politicienne, déjouéé par la gauche. Mais je voudrais leur dire que : si leur anticommunisme peut avoir des raisons d'ordre historique – dans ce pays qui s'appelle la France et dans cette ville qui s'appelle Vierzon, l'honneur d'un élu Front de Gauche - fut-il communiste - vaut bien l'honneur d'un élu de droite fut-il dénommé centriste.

Je terminerai simplement en disant à Nicolas :

Je te remercie pour la campagne digne et sereine que tu as menée, avec une hauteur de vue qui te fait honneur et fait honneur aux Vierzonnais car à aucun moment tu ne t'es éloigné des questions essentielles qui préoccupent nos concitoyens, à savoir : l'emploi, le pouvoir d'achat, l'éducation, la santé, l'ensemble des services publics, l'égalité, l'affrontement indispensable avec le monde financier sans lequel aucune évolution de notre société ne sera possible.

A aucun moment tu n'as lancé d'attaques personnelles contre tel ou tel candidat(e). La dignité, c'est ce que tu as démonté. Monsieur le Député Maire, merci pour cela.

Et maintenant, au milieu d'une crise du système d'une très grande violence, continuons de reconstruire Vierzon !

Publié dans Question d'actualité

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