L'éolienne, une énergie pas si verte?

Publié le par Section Pcf Vierzon

L'énergie éolienne est-elle aussi verte qu'on l'imagine? Un rapport du Think Tank anglais S'évida remet en cause la pertinence de son utilisation. Selon Ruth Lea, l'auteur de l'étude, le rapport investissement/bénéfice de cette énergie généralement décrite comme une solution d'avenir n'est pas rentable, ni en terme de prix ni en ce qui concerne les économies d'énergie. 

Premier problème soulevé par l'économiste: les émissions de CO2. En effet, si les éoliennes en activité permettent de produire de l'énergie verte, elles se transformeraient en point noir pour l'environnement lorsqu'elles sont à l'arrêt. "Modifier le rythme des centrales à gaz leur fait consommer bien plus que si elles conservent un rythme régulier", explique-t-elle. Or, selon le rapport annuel du Réseau des Transports d'Electricité (RTE), une éolienne ne fonctionne que 25% du temps. 

La mise en place du parc éolien coûteuse en énergie

Selon Yannick Régnier, chargé de mission au Cléer, l'argument du rapport Civitas est un non-sens. "C'est vrai que parfois le vent tombe, et qu'il faut recourir à d'autres énergies mais quand elles fonctionnent, les éoliennes limitent le fonctionnement des centrales à gaz".  

Ruth Lea dénonce également les consommations de CO2 liées à la mise en place et à la maintenance des éoliennes. Christian N'Gô, auteur de L'énergie: ressources, technologies et environnement, explique notamment que lors de la construction d'un parc, l'acheminement des matières premières est un poste de consommation lourd. Idem pour l'entretien du parc éolien: "Pour l'entretien d'une éolienne en mer, il faut utiliser des hélicoptères très énergivores", précise Christian N'Gô. "Evidemment, mettre en place un parc coûte cher en énergie, rétorque Yannick Reigner "mais elle est compensée en six mois".  

Un constat transposable en France?

Le coût financier des éoliennes est lui aussi remis en cause par l'étude anglaise. L'économiste se base sur un rapport qui évalue le coût de l'éolien à 180 euros minimum le kilowatt heure. C'est presque 100 euros de plus que le nucléaire. "En prenant en compte, les coûts additionnels (...), l'énergie éolienne terreste ne permet pas de faire des économies et l'"offshore" est absurdement cher", assure Ruth Lea dans son rapport. 

Les pro-éoliennes français assurent que les conclusions de l'étude ne sont pas transposables dans l'hexagone. En France, le parc éolien est réparti sur tout le territoire. Les régions profitent donc de différents climats et subissent les vents en alternance. "Si les éoliennes ne peuvent pas tourner dans le Nord, les masses d'air différentes sur le reste du territoire activent d'autres parcs" explique Yannick Régnier. 

BLOG/JMR

Publié dans Ecologie- Economie

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