« Les promesses s'éloignent, le doute s'installe »
Tel était le titre d'un article d'analyse du journal « Le Monde » du 28 février. Pour ses auteurs, l'enjeu n'est plus pour François Hollande de répondre aux accusations d'immobilisme comme sur TF1 le 9 septembre, lorsqu'il présenta « agenda du redressement » pour les deux années à venir. L'enjeu n'est plus, comme lors de sa conférence de presse du 13 novembre, de faire accepter une politique économique articulée autour d'un objectif –la compétitivité des entreprises– qu'il s'était gardé de promouvoir pendant sa campagne.
Pour les deux journalistes qui annoncent une intervention présidentielle fin-mars, l'enjeu est aujourd'hui différent. Il ne s'agit plus d'assurer que les promesses seront tenues. Il s'agit de « reconnaître que certaines de ces promesses, et non des moindres, sont désormais intenables : réduire le déficit à 3% du PIB en 2013, inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année et en finir avec les hausses d'impôts. »
Les auteurs qui soulignent qu'il y a un an, le candidat socialiste faisait deux promesses toujours non tenues : celle d'une loi à Florange sur la reprise des sites rentables et celle d'une taxe à 75 % sur les hauts revenus. expliquent que dans l'entourage du Président on se met peu à peu à changer de sémantique. L'objectif des 3% ne serait plus un talisman, mais un « objectif d'étape sur une trajectoire des finances publiques vers un équilibre zéro en 2007 ». L'inversion de la courbe du chômage serait quant à elle : « ravalée au rang d'obligation de moyens avec, nous l'espérons, un résultat ».
L'article se termine par l'interrogation d'un conseiller ministériel « mais si malgré cela la croissance ne revient pas et le chômage continue d'augmenter jusqu'à quand seront prêts à faire ces sacrifices ? » et par un ami du président qui confie que l'objectif de F. Hollande est, contrairement à Mitterrand, de commencer par le plus difficile pour terminer avec les bonnes nouvelles.
Voici en quelques mots où l'on en est dans les sphères du pouvoir socialiste, un an après la défaite de Sarkozy. Pourquoi tant de sacrifices inutiles infligés au monde du travail ?
Pourquoi sans cesse se coucher devant les exigences de Mme Merkel et ne pas s'en prendre à ces marchés financiers qui sont les vrais responsables de la crise ?
Et si, depuis le début, Mélenchon et le Front de Gauche, avaient raison ?