Plus 6 millions d'euros de sondages pour Sarkozy en 2 ans.

Publié le par Section Pcf Vierzon

Miroir, mon bon miroir, dis moi que je me marrie avec la plus belle ! C'est, entre autre, ce qu'à demandé le président Sarkozy avec une frénésie maladive (264 en 2 ans) à des instituts de sondage pour une facture de plus de 6 millions d'euros.

Raymond Avrillier, militant écologique grenoblois, bien connu dans sa région pour avoir fait tomber l'ancien maire de Grenoble Alain Carignon (UMP) en son temps, s'est intéressé aux sondages commandés par le président Sarkozy entre juin 2007 et juillet 2009. Au cours de cette période, 264 sondages pour un montant de 6,35 millions d'euros. L'élu EELV s'est exprimé lundi au cours d'une conférence de presse, parlant "d'ivresse sondagière" de Nicolas Sarkozy. "Ces documents montrent une addiction sondagière, une conduite à la petite semaine, au GPS des sondages", a insisté Raymond Avrillier.

"Uniquement en 2007, les prestations de conseils et les sondages payés sur fonds publics ont atteint 1,194 millions d'euros. C'est une somme énorme", a-t-il détaillé s'appuyant sur des documents que lui a remis l'Elysée sur injonction du tribunal administratif de Paris. "Certains ont été clairement utilisés par l'UMP notamment en vue de l'élection présidentielle de 2012", a ajouté l'ex-élu écologiste, qui assure n'avoir "obtenu que 134" de ces 264 sondages.

Et de donner comme exemple : "Pour chacune des personnalités suivantes diriez-vous qu'elle ferait un(e) bon(ne) candidat(e) à l'élection présidentielle ?", interroge en décembre 2008 l'un de ces sondages énumérant uniquement des personnalités du Parti socialiste, ce que confirme l'AFP qui a pu le consulter.

Autre exemple amusant, dans les quatre cartons de documents reçu, Raymond Avrillier pointe de "nombreux" sondages commandés en 2008 concernant la liaison du président avec sa future épouse. "Que pensez-vous de son mariage possible avec Carla Bruni ?", interroge l'un d'eux. Encore un exemple montrant que ces sondages "ne relèvent pas de la conduite de l'Etat".

Heureusement qu'à l'été 2009 le président a oublié de commander un sondage pour demander : « Les Français accepteraient-ils que je nomme mon fils sans diplôme à la tête de l'Epad ? », cela nous aurait privé d'une bonne tranche de rigolade.

  • Démarche citoyenne:

M. Avrillier avait saisi en 2009 en tant que simple citoyen le tribunal administratif de Paris, qui avait enjoint le 17 février dernier la présidence de la République de communiquer les conventions d'études et les factures des sondages qu'elle a fait réaliser entre 2007 et 2009. Sa demande s'appuyait sur la loi du 17 juillet 1978 qui favorise l'accès aux documents administratifs.

L'écologiste affirme, par ailleurs, ne pas avoir reçu les bons de commandes de sondages "indirects" commandés par l'intermédiaire des cabinets d'études Publifact, PubliOpinion et Giacometti lesquels n'ont, en outre, jamais été mis en concurrence comme le prévoit la loi, d'après lui. "Cette surfacturation potentielle par ces intermédiaires soulève la question d'une sortie irrégulière d'argent des caisses de l'Etat, alors que ces prestations ont été facturées 2,98 millions d'euros au total à Publifact et PubliOpinion et 1,38 million à Giacometti Péron".

Après la publication d'un rapport de la Cour des comptes épinglant l’Élysée sur des facturations d'études d'opinion, la cour d'appel de Paris s'était opposée, en novembre 2011, à ce qu'un juge d'instruction enquête sur le contrat, sans mise en concurrence, conclu en 2007 entre l’Élysée et Publifact pour la réalisation de sondages.

Il a déposé des recours auprès du tribunal administratif de Paris pour que lui soit communiqués les documents manquants, et a formulé également une nouvelle demande pour obtenir les documents des années 2010, 2011 et 2012.

Publié dans Aide mémoire

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