« Refondation de l'école publique et austérité budgétaire sont incompatibles »

Publié le par Section Pcf Vierzon

Présent ce matin devant l'école Eugénie Cotton à Bonneuil-sur-Marne (94), j'ai assisté à la rentrée scolaire de centaines d'élèves dont l'établissement, classé en zone d'éducation prioritaire (ZEP), est menacé de fermeture de classe.

Si en cette rentrée scolaire on respire un peu mieux, ce n'est pas encore la rentrée du changement. Les mesures d'urgence ont permis le rétablissement de 1000 premiers postes, et la promesse d'une nouvelle loi d'orientation crée beaucoup d'attentes. Mais l'école a été gravement mise en cause par le quinquennat Sarkozy et le chantier est considérable. Après ces premières mesures d'urgence, le temps n'est donc pas à la pause.
Des mesures complémentaires sont nécessaires dès cette année scolaire. La priorité donnée aux ZEP doit être poursuivie : je pense au rétablissement des postes menacés, à l'abandon des dispositifs ECLAIR, au rétablissement des postes RASED ou à la scolarisation en maternelle.

La préparation d'une rentrée du changement en 2013 doit être engagée dès maintenant, avec la relance de la formation et du recrutement des enseignants nécessaires.
Nous proposons le pré-recrutement sous statut de fonctionnaire stagiaire et restons vigilants sur le dispositif de contrats d'avenir professeurs. Nous ne voulons pas d'enseignants précaires, avec une formation au rabais.

Pour la loi d'orientation, le principe de la même ambition éducative pour tous doit être réaffirmé très vite. L'aménagement des rythmes doit aller de pair avec un temps d'école plus important et une scolarisation obligatoire de 3 à 18 ans. Les conséquences de l'aménagement des rythmes ne doivent pas déboucher sur un transfert d'activités périscolaires et de leur coût sur les familles et les collectivités locales. Le chantier de la gratuité doit être relancé.

Enfin, je veux alerter tous ceux qui sont attachés à la relance et à la refondation de l'école publique. La tenue de cette promesse ne sera pas compatible avec l'austérité budgétaire programmée par le traité européen et la réduction des déficits à 3% des 2013. 35 milliards d'euros à économiser, c'est 2 fois la totalité du budget consacré par l'État à l'enseignement primaire public. C'est insupportable dans la durée.
Bataille pour l'avenir de l'école et refus du pacte budgétaire européen vont de pair : l'heure n'est surtout pas à la réduction de l'investissement public.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.

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