Augmentation au 1er août de 5 % des tarifs d'EDF appliqués aux particuliers :

Publié le par Section Pcf Vierzon

 

faux prétextes et réalités d'une supercherie bien rodée

Parfait jeu de rôle entre le gouvernement et la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE). Jouant le rôle de la méchante, cette dernière a recommandé le 5 juin dernier d'augmenter les prix de l'électricité pour prendre en compte l'augmentation des coûts de production. Elle a clairement ciblé sur qui les efforts devront porter en priorité : + 9,6 % pour le tarif bleu appliqué aux particuliers contre seulement + 3,8 % pour le tarif vert appliqué aux industriels.

Le gouvernement a ainsi pu jouer le rôle du gentil fin juillet en limitant la hausse à 5% au 1er août tout en inscrivant dans le marbre une autre hausse de 5% l'an prochain. Et cerise sur la gâteau : la hausse sera même encore un peu réduite pour les ménages les plus pauvres.

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« On a fait c'qu'on a pu pour éviter le pire ma brav'dame ! » . Il ne resterait donc plus qu'à se féliciter d'avoir subi 5 % de hausse !  Et bien sûr, aucune voix discordante ne s'est fait entendre dans le concert médiatique. À l'unisson de tous les médias, Le Monde ajoutait même « pour autant, les hausses annoncées restent inférieures à celles qui avaient été recommandées par la CRE en juin et ne purgent pas la question du nécessaire rattrapage pour combler les hausses insuffisantes du passé ». Quel beau consensus ! L'augmentation c'est la fatalité puisqu'elle serait justifiée par les frais engagés par EDF pour financer les énergies renouvelables et pour la maintenance et la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires qui fournissent les trois-quarts de la production nationale.

En pleine crise, lorsque les salaires du privé stagnent, que ceux des fonctionnaires sont bloqués depuis quatre ans et que les pensions de retraites sont logées à la même enseigne, l'augmentation ce serait donc pour la bonne cause !

Une seule donnée manque à tout cet échafaudage médiatique : EDF a vu son bénéfice grimper l'an dernier, grâce notamment aux bonnes performances de son parc hydraulique, qui a compensé un recul de la production nucléaire. Son bénéfice net a augmenté de 5,3% avec 3,3 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires en hausse de 11,4% passé à 72,7 milliards, ce qui n'empêche pas la Cour des comptes de montrer du doigt les 470 millions d'euros par an alloué par EDF aux œuvres sociales de ses salariés, comme si c'était un problème...

En vérité, l'augmentation déraisonnable des tarifs d'EDF a deux objectifs. Le premier c'est de faire rentrer un peu plus d'argent dans les caisses de l’État-actionnaire, ne serait-ce que pour aider au financement d'un nouveau cadeau fiscal au patronat. Le second c'est de renchérir le prix régulé de l'électricité afin de laisser plus de place aux opérateurs privés qui peinent à recruter des clients.   

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