PASSE RECOMPOSE.

Publié le par Section Pcf Vierzon

C’est à sa fille Pascale que nous devons aujourd’hui la publication des souvenirs de arton5-e14f2-cf10b.jpgRoger Cherrier décédé en 2009. Souvenirs partiels puisqu’ils couvrent la période allant de la naissance de son père en 1928 à l’année 1945.

La lecture de ce livre est aussi jubilatoire qu’instructive. Dans un style concis, écrit au présent, ces souvenirs d’enfance et de jeunesse sont incroyablement vivants. Pour ceux qui l’ont connu, et ils sont nombreux, on retrouve l’humour et la causticité qui caractérisaient si bien Roger, sa simplicité et sa franchise aussi.

Il nous donne à ressentir ce qu’était la vie dans les années 1930 à Bourges et pendant l’Occupation. La vie du quartier du Beugnon, de l’école Barbès, du lycée Alain Fournier alors place Cujas où le fils d’ouvrier communiste entrait non sans fierté mais un peu mal à l’aise. La suite

BLOG/Yannick BEDIN

A mon ami Roger CHERRIER:

Tu nous as quittés trop tôt et tu nous manques.
Je viens de relire ton" Passé Recomposé". Il est cette fois-ci imprimé par les soins vigilants de ta fille Pascale. C'est une heureuse décision. Comme c'est la première fois, j'ai eu souvent les larmes aux yeux en te lisant. Tu as vécu une adolescence liée de très prêt aux dramatiques évènements de la chasse aux communistes en 1939, déclaré hors-la-loi et passible de mort.
Puis  jeune lycéen, tu a vécu l'humiliation du pays vaincu par ceux qui préfèrent Hitler au Front Populaire, l'arrestation de ton père et de ta mère résistants. Chaque jour, pendant de long mois tu as connu l'angoisse sur le sort incertain de ton père René, un homme admirable, déporté à Sachsenburg.
Pourquoi tant de douleur? Pourquoi tant d'acharnement à éliminer des femmes et des hommes ouvriers, artisans ou intellectuels qui n'ont que le désir de vivre dans une société sans guerre, dans une société démocratique de liberté, le pays étant indépendant et les richesses mieux réparties en application stricte de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. 
La leçon que tu nous donnes, que tu donnes aux futures générations c'est du courage et de la fidélité, de l'intelligence politique.
Ceci dans un langage clair et vivant de excellent maitre d'école que tu es. Tu fais partie de ceux qui reste fidèles à leur idéal d'humanité, de liberté avec la mise en commun des immenses richesses produites par le travail, ceux qui ne se trahissent pas quelle que soit la cruauté des circonstances de la vie.
Tu peux être fier de ta famille, les CHERRIER, qui sont comme beaucoup d'autres, des femmes et des hommes vivant simplement, en dehors des honneurs, courageux, patriotes, honnêtes et droits épris de liberté et de fraternité, en un mot des communistes.
Je suis fier de ton amitié et de celle de ta famille depuis près d'un demi siècle et te salue avec respect.

Ton ami fidèle. 
Roger COULON    

Publié dans CULTURE

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