Cap Ferret : vous avez demandé la police ? Ne quittez pas...

Publié le par Section Pcf Vierzon

A Paris, nos ministres roulent du tambour. Mais sur le terrain, tout se passe comme si, soucieux de ne pas faire de vagues, on laissait les voyous filer, quitte à tolérer l'ultra-violence.
  arton3986-6fcde.jpgIl y a les faits d’hiver et puis il y a les faits d’été. Nous avons été alertés par une famille qui a failli voir ses vacances virer à la tragédie : un gamin qui échappe de peu à la mort. Pour nous être intéressés à l’affaire, nous avons pu constater à quel point les services de l’Etat, soit, maquillent la vérité, soit, ne fonctionnent plus. Un gendarme qui vous raccroche au nez, un procureur qui ne répond pas, une préfecture qui ne décroche pas et un Ministère de l’intérieur qui ne rappelle pas.

Les faits. Trois adolescents en vacances au Cap Ferret rentrent chez eux le 3 août dernier et croisent des individus, deux filles et trois garçons, qui veulent leur « emprunter » leur vélo. Les jeunes refusent. Deux parviennent à s’extraire du traquenard mais Charles, le troisième, est rattrapé par la bande. Persistant dans son refus de donner sa bicyclette, il se prend un parpaing en plein crâne et s’écroule. Une des filles s’approche de lui, le regarde baigner dans son sang, s’empare tranquillement de la bicyclette, et s’en va.

S’étant arrêtés un peu plus loin, les deux amis, qui ont assisté à la scène, reviennent secourir Charles. Transporté d’urgence au CHU de Bordeaux où l’on constate une fracture du crâne, l’adolescent est opéré durant trois heures. La radio montre un enfoncement de la boîte crânienne faisant penser à « un coup de marteau dans une balle de ping-pong » confie l’une des mères de famille. Le morceau de béton s’est arrêté à un millimètre du cerveau. « J’ai rarement vu un choc d’une telle violence » déclare l’un des médecins. Même si les jours du garçon ne sont pas en danger, les parents décident de porter plainte. « A quoi bon rechercher les coupables, il y a peu de chance de les retrouver !», leur dit-on, dépité, à la gendarmerie.

Contacté par Marianne, le commandant de brigade du Petit Piquey, à Lège-Cap Ferret, minimise l’agression et parle d’une « altercation entre jeunes », étonné par tant de foin « pour une si petite histoire ». A d’autres journaux il déclare : « Tout cela est très exagéré. Il ne s’agit que d’une rixe entre gamins. Ici, il n’y a pas de délinquance ». Le rappel têtu des faits et un doute jeté sur son objectivité ne lui inspirent qu’une réponse cinglante : « L’affaire est en cours. ». Enfin, lorsqu’on lui demande son nom, le gendarme conclut par un « Je n’ai plus rien à vous dire. » et raccroche au nez de son interlocuteur. Pour Michel Sammarcelli, maire UMP de Lège-Cap Ferret, ce n’est pas une simple rixe entre gamins mais une agression caractérisée. En colère, l’élu se plaint d’une dégradation de la sécurité dans sa ville et du silence passif de la gendarmerie « qui informe rarement la mairie ». Quant au parquet de la Gironde, il reste injoignable (05 47 33 90 66). Chercherait-on à minimiser l’incident ou bien les gendarmes ont-ils reçu instruction de maquiller l’insécurité qui règne dans certaines régions ? Interrogé par Marianne, un officier supérieur du Sirpa, au Ministère de l’Intérieur, a promis de rappeler pour fournir des explications. Nous attendons toujours.

Publié dans Dans la presse.

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