Intervention de Fabienne Montigny au banquet républicain du PCF

Publié le par Section Pcf Vierzon

fabienne MontignyMonsieur le député-maire,

 

Mesdames et messieurs les élus,

Cher(e)s ami(e)s et camarades

 

Notre traditionnel banquet républicain tombe cette année le 8 mars, en même temps que la journée internationale des droits des femmes.

 

 

Pour les femmes communistes, cette journée n'est pas :

-     un jour de commémoration inscrit au calendrier qu'on attendrait l'arme au pied durant les 364 autres jours de l'année,

-     pas plus qu'elle n'est un moyen de se donner bonne conscience avant de retomber dans les travers du sexisme et de la misogynie.

 

Pour nous, femmes communistes, le 8 mars symbolise et cristallise des siècles de luttes et de conquêtes pour l'égalité des droits avec les hommes, luttes qui sont encore loin d'être achevées en France et dans le monde. C'est avant tout un jour de revendications.

 

Si le 8 mars a depuis 1982 un statut officiel en France et qu'il est devenu en 1977 « La journée des Nations Unies pour les droits des femmes et la paix internationale », n'oublions pas que nous devons en fait le 8 mars à Clara ZETKIN qui proposa en 1912 d'en faire « une journée internationale des femmes pour le droit de vote, l'égalité des sexes et le socialisme ».

 

Oui, la longue marche vers l'égalité des droits entre les hommes et les femmes, n'est rien d'autre que la conquête pied à pied d'une nouvelle part d'humanité. Ce combat n'est pas dirigé contre les hommes qui ont toute leur place dans le combat féministe, car ils sont nombreux à faire en sorte que la société respecte les femmes comme des êtres humains à part entière.

 

Il est dirigé contre les mentalités et les idéologies rétrogrades qui prennent le prétexte des différences physiques pour justifier les thèses insensées qui tiennent les femmes pour des êtres inférieurs, des êtres dont la pensée et la créativité seraient bridées par la passion et leurs émotions, au lieu de s'exprimer par leur raison !

Ces thèses fumeuses et ridiculement infantilisantes servent en fait, à justifier toutes les injustices et toutes les violences psychologiques ou physiques faites aux femmes.

 

Portées par les forces politiques et religieuses les plus réactionnaires de la société, elles ne sont en fait qu'une manifestation surannée de la barbare « loi du plus fort » qui prévalait au temps de l'homme des cavernes. Cette loi du plus fort physiquement est devenue la loi du plus fort économiquement à l'avènement du capitalisme. Elle fut et est encore aujourd'hui, une véritable aubaine pour le patronat qui peut ainsi exploiter le travail des femmes à moindre frais.

 

C'est ainsi qu'encore en 2013, le principe « à travail égal, salaire égal » est loin d'être devenu une réalité, que précarité et temps partiel subi frappent toujours bien plus les femmes que les hommes, et que les pensions de retraites des femmes sont pour la plupart très inférieures à celles des hommes. Il reste décidément encore bien des bastilles à prendre et le combat politique et syndical en faveur de l'égalité des droits est toujours et encore complètement d'actualité ! Le combat pour l'égalité des droits est indivisible et nous devons le mener sur tous les fronts et le soutenir partout dans le monde.

 

Si nous avons fait beaucoup de progrès dans notre pays pour le droit des filles à l'éducation, ce droit il n'en reste pas moins qu'il a mis longtemps à entrer dans les faits et qu'il est loin d'être acquis dans bon nombre de pays où l'on cantonne toujours les femmes dans l'ignorance et l'illettrisme pour mieux les dominer.

 

Nos mères et nos grands-mères ont du attendre avril 1945 pour obtenir le droit de vote, et la parité dans les fonctions électives reste encore à conquérir à l'Assemblée Nationale comme au Sénat. Je rappelle que, le droit de vote des femmes, voté pour la première fois en mai 1919 par la Chambre des députés, et que la suppression de la puissance maritale, de l'incapacité juridique et du devoir d'obéissance des femmes envers leurs maris, n'a été supprimée du code civil qu'en 1938.

 

Le Parti communiste a toujours été à la pointe du combat pour l'égalité des droits entre les hommes et les femmes. Rappelons que, dès les élections municipales de 1929, il a présenté et fait élire des femmes sur ses listes et qu'elles ont siégé dans ces conseils municipaux jusqu'à leur invalidation.

 

C'est aussi à Fernand Grenier représentant du Parti communiste à l'Assemblée consultative provisoire d'Alger, que nous devons l'amendement qui introduisit le droit de vote des femmes dans l'Ordonnance du 21 avril 1944 signée ensuite du Général de Gaulle. 

  

Comme le racisme, le sexisme et la misogynie puisent leur inspiration dans une prétendue supériorité d'une partie du genre humain sur l'autre, tout cela pour justifier les discriminations de toutes sortes et les injustices les plus insupportables.

 

Notre combat féministe, nous le menons aussi sur le terrain du droit des femmes à disposer librement de leurs corps.

Comme vous le savez, la liberté de la contraception date seulement de 1967 et le droit à l'IVG issu de la loi Veil de 1975. Et ils sont sans cesse remis en cause par les hiérarchies religieuses et tous les obscurantistes. Il nous faut donc en permanence rester vigilants et vigilantes. Il ne  faut jamais rien céder à ceux qui rêvent au retour de la répression policière et des aiguilles à tricoter, responsables de tant de misères sociales et de drames humains.

 

Ne perdons jamais de vue que c'est hélas encore le cas dans des pays catholiques comme l'Irlande et la Pologne, dans les pays où l'Islam s'insinue jusque dans la constitution, et même aux Etats-Unis où les commandos « pro-life » terrorisent les femmes qui souhaitent pratiquer une IVG et les médecins qui les pratiquent. Félicitons nous donc du remboursement des IVG obtenu fin 2012.

 

Mesdames, messieurs, notre combat féministe se situe dans le droit fil de celui mené en leur temps par des femmes comme Olympe de Gouges durant la révolution, comme Julie-Victoire Daubié première femme a obtenir le droit de passer le baccalauréat en 1861, comme Louise Michel, Clara Zetkin, Simone de Beauvoir et tant d'autres parmi lesquelles à Vierzon des femmes comme Jeannette Leroux et Suzanne Labertonnière...

 

Félicitons nous, également  avec Karine Chêne d'avoir une Vierzonnaise Vice-présidente du Conseil général du Cher.

 

Ce combat, il nous faut plus que jamais le poursuivre, afin que les garçons et les filles, les hommes et les femmes puissent goûter au bonheur de vivre ensemble, débarrassés des vieux préjugés et de l'oppression d'une société qui a fait son temps et qu'il nous faut  décidément changer en profondeur.    

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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