Irlande : Cowen balayé par la crise.
Le premier ministre est contraint de dissoudre le Parlement. Élections anticipées le 25 février.
Désavoué par les Irlandais, lâché par ses alliés Verts puis par son propre parti Fianna Fail (centre droit), le premier ministre Brian Cowen a annoncé hier la dissolution du Parlement (Dail) et la convocation d’élections législatives anticipées, le 25 février. Le chef du gouvernement, après avoir annoncé lundi soir qu’il ne se présenterait pas aux prochaines élections, a fait ses adieux hier après-midi devant les députés et a confirmé alors son intention de demander à la présidente Mary McAleese d’entériner la dissolution. Les législatives anticipées, déjà fixées une première fois au 11 mars au lieu de l’été 2012, dans une vaine tentative de gagner du temps, mettent ainsi un terme à un gouvernement balayé par la crise économique et financière. Cowen est arrivé au pouvoir au moment même où le Tigre celtique plongeait dans une récession sans précédent, à l’automne 2008.
Il a battu les records d’impopularité à mesure qu’il égrenait des plans d’austérité de plus en plus draconiens. La signature, en novembre 2010, du plan de sauvetage, négocié avec l’UE et le Fonds monétaire international (FMI) pour un montant de 85 milliards d’euros, a été ressentie comme une véritable humiliation pour les Irlandais, jaloux de leur indépendance. Selon les sondages, Fianna Fail devrait subir une déculottée électorale. Micheal Martin, ex-ministre des Affaires étrangères, leader de la fronde anti-Cowen au sein de ce parti, aura la délicate charge d’assurer la relève. Le prochain gouvernement devrait être conduit par une coalition Fine Gael (centre gauche)-Labour (Parti travailliste). On prête au premier de vouloir renégocier le plan d’austérité du plan de sauvetage imposé à l’Irlande, mais essentiellement le taux d’intérêt jugé « punitif » (5,83 %) ; le second, selon la presse irlandaise, pourrait aller plus loin et rejeter le plan. Mais rien n’est moins sûr.