Vite, la planification écologique !

Publié le par Section Pcf Vierzon

Il n’y a pas de temps à perdre parce que nous en avons déjà trop perdu. Au plus fort d’une crise sociale et politique, où le cynisme du profit n’a même plus l’élégance de ses masques, on parle peu d’écologie – et l’on a tort, indéniablement. Car si nous luttons pour un développement durable, social et écologique, l’un ne s’entend pas sans l’autre.

Nous ne vivons pas en apesanteur, ni en apnée. Nous n’avons qu’une seule planète, qui souffre aujourd’hui, à l’image de millions d’hommes et de femmes, des raids et du pillage organisé par le capitalisme débridé. Il ne s’agit pas d’une profession de foi d’amoureux de la nature. Il ne s’agit pas d’être amoureux ou de ne pas l’être. La seule raison de notre existence, en tant qu’individus et en tant que société, c’est une petite planète bleue. Nous ne sommes que ce qu’elle nous donne, nous ne subsistons que parce qu’il existe une interaction entre ses ressources et nous, son climat et nous, ses espèces et nous. Par Ian Brossat, pour zegreenweb.com.

2600792998_45c580d242_z.jpgKarl Marx l’avait déjà dit, autrement, dans L’Idéologie allemande : « L’histoire peut être examinée sous deux aspects. On peut la scinder en histoire de la nature et histoire des hommes. Les deux aspects cependant ne sont pas séparables. » Ce que l’homme fait à l’homme, il le fait à la nature. Ce que l’homme fait à la nature, il le fait à l’homme. Et la sauvagerie dont fait preuve l’économie libérale vis-à-vis des peuples est la même quand il s’agit de la nature : le profit, toujours le profit. Au mépris des ressources naturelles qui s’épuisent, du dérèglement climatique, de la destruction de la biodiversité, de la pollution, des maladies. Double peine d’aujourd’hui : la nature malade de l’homme et du profit nous contamine en retour. Non seulement les sociétés sont fragilisées et attaquées de toutes parts par les profiteurs de toute sorte, mais ils détruisent également ce qui nous a toujours permis de vivre. Mais pourquoi s’étonner : leur ambition ne varie pas, leur égoïsme non plus, leurs procédés sont les mêmes partout. Après eux, le déluge ? Effectivement, à regarder le nombre croissant de catastrophes naturelles, leurs conséquences sociales et politiques, les famines et les guerres qu’elles engendrent : la crise est également écologique.

Pour y répondre, il faut frapper fort et rendre le pouvoir au peuple. L’intérêt général doit l’emporter sur les cupidités et les intérêts particuliers. Cela correspond à l’idéal démocratique du Front de Gauche, qui veut la solidarité de tous et pour tous, la définition d’un bien commun, dont la planète – ce patrimoine immatériel de l’humanité, comme dirait l’UNESCO – est certainement l’élément le plus essentiel. La nature et l’écologie ?

Si personne n’en est propriétaire, nous en sommes tous tributaires. C’est pourquoi, pour répondre à l’urgence, il faut mettre en place une planification écologique. Il s’agit par là, ainsi que le préconise le Front de Gauche et son candidat Jean-Luc Mélenchon, de redéfinir nos modes de production, de consommation et d’échange en fonction de l’intérêt général de l’humanité et de l’impact de l’activité économique sur l’écosystème. Car la politique environnementale est trop importante pour que sa maîtrise, sa mise en œuvre, ne soit pas publique. Les besoins vitaux (alimentation saine, accès à l’eau, à l’électricité et au logement) ne sont plus accessibles à tous, aujourd’hui, sans autre raison que le profit de quelques-uns : il faut redéfinir et réinventer un service public de l’énergie, un service public de l’eau – et le redéfinir démocratiquement. C’est pourquoi, en ce qui concerne le nucléaire, le Front de Gauche veut organiser un grand débat national et un référendum. Pour échapper aux caricatures et aux anathèmes, pour un grand moment de pédagogie collective, pour une décision commune.

Démocratie et service public : c’est un changement de perspective qui fait sens avec ce que nous proposons par ailleurs. Services publics de la finance, des transports, du logement – et donc de l’eau ou de l’énergie. Car l’écologie est partout. Il faut ainsi diminuer les transports de marchandises en relocalisant l’économie, abaisser les transports domestiques par une meilleure organisation du territoire et des transports en communs efficaces et gratuits. Il faut réorganiser l’agriculture, la pêche et de manière générale notre rapport au vivant – qui ne doit pas être soumis à la concurrence mais aux besoins, qui ne doit pas chercher le profit mais la meilleure utilisation possible, la plus durable, de chaque ressource.

Pour cette raison, il faut agir vite et dans le seul sens de l’intérêt général. Il faut agir ici et là-bas, au plus près et au plus loin : soutenir les mouvements de réappropriation des ressources naturelles dans les pays en voie de développement, retrouver tous les jours des habitudes de consommation saine, qui respectent la biodiversité, les saisons et des méthodes de productions intelligentes. Nous produisons aujourd’hui plus que ce que nous consommons – et pourtant des centaines de millions de personnes souffrent de famine. Nous faisons commerce de l’énergie, nous spéculons sur l’eau. Il faut tout simplement arrêter, car c’est nous que nous gâchons comme ces denrées alimentaires jetées tous les jours, c’est sur notre avenir que nous spéculons, c’est de notre santé et de notre bien-être dont nous faisons commerce. C’est avec cela qu’il faut rompre. Et c’est précisément ce que propose le Front de Gauche.

l'auteur : Ian Brossat
Elu du 18è arrondissement, Ian Brossat est président du groupe communiste au Conseil de Paris. Militant de longue date, il a été élève à l’Ecole normale supérieur avant d’enseigner le français au lycée Jean-Jacques Rousseau à Sarcelles.

Publié dans Ecologie- Economie

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