Harlem Désir officialisé Premier secrétaire du PS.

Publié le par Section Pcf Vierzon

desir.jpgL’ancien président de SOS Racisme succède officiellement aujourd'hui à Martine Aubry au poste de premier secrétaire du PS, après d'un second tour l'ayant opposé à Emmanuel Maurel, représentant l'aile gauche du parti. Le premier secrétaire par intérim a obtenu 72,44% des voix, contre 27,56% pour son unique adversaire. Retour sur le parcours d’un ancien membre de la Gauche socialiste, fraîchement converti aux vertus de la «règle d’or» budgétaire.

Le Parti socialiste, Harlem Désir le connaît sur le bout des doigts. Celui qui devrait succéder à Martine Aubry en octobre est perçu dans ses rangs comme l’homme qui a réussi à préserver l’unité du parti lors des primaires, traumatisé par le fiasco du congrès de Reims. Et les militants lui en savent gré. De quoi légitimer l’ascension de l’ancien président de SOS Racisme ? Désigné par Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault, Harlem Désir penchait pourtant pour un vote des militants. Autre reproche de ses opposants : il n’a jamais été élu au suffrage universel direct. Sa tentative de se présenter à la législative à Aulnay-sous-Bois, en 1997, s’est soldée par un échec. Pourtant, le député européen a de la bouteille. Réélu à deux reprises à Strasbourg, il siège à la commission du commerce international et a occupé la fonction de vice-président du groupe socialiste. Car cela fait bien longtemps qu’Harlem Désir a délaissé les habits de la contestation joyeuse pour endosser le costume gris d’homme d’appareil.

Fils d’un instituteur antillais proche du PCF et d’une militante de la CGT, il étudie la philosophie à la Sorbonne quand il adhère à l’Unef-ID. C’est à Tolbiac qu’il rencontre son mentor, Julien Dray, qui lui met le pied à l’étrier politique, un à la LCR, l’autre au PS. En 1984, il fonde SOS Racisme, devenu le symbole des années Mitterrand, qui y voit un relais idéal avec la jeunesse. Le jeune métis à la coupe afro crève l’écran et devient une véritable machine médiatique. Parrainé par BHL, il fait la couverture des magazines aux côtés des stars du showbiz. En un an, il popularise la petite main de SOS. Après l’ascension fulgurante, vient rapidement une période plus difficile. L’association est en proie à des soupçons financiers (il sera condamné en 1998 à dix-huit mois de prison avec sursis pour avoir bénéficié d’un emploi fictif de 1986 à 1987), mais aussi à des divergences politiques sur la manière d’appréhender les discriminations uniquement sous l’angle « racial ». En 1992, il quitte brusquement la présidence de SOS pour se consacrer au Mouvement, une nouvelle organisation qu’il vient de créer où se retrouvent des transfuges de l’extrême gauche et des orphelins du PS. « On voulait créer une sorte de PSU des banlieues. C’était une connerie », analyse-t-il aujourd’hui. Et c’est sous l’étiquette de Génération Écologie qu’il se présente un an plus tard aux législatives dans les Yvelines. Il refrappe à la porte du PS dans les années 1990, où il milite à la Gauche socialiste (GS) aux côtés de Julien Dray et Jean-Luc Mélenchon. Pourtant, en 2005, il défend ardemment le oui au référendum sur le projet de constitution européenne, rompant avec ses anciens amis de la GS pour se rapprocher des réseaux de Lionel Jospin. «L’absurde règle d’or, exigence à laquelle M. Sarkozy a cédé et qui serait imposée à dix-sept pays, ne convainc personne. Chacun voit bien qu’elle est davantage une manœuvre politicienne qu’une réponse solide et durable à la crise», écrit-il dans les colonnes du Monde en août 2011. Juste avant de s’atteler, à la tête du PS, à persuader les siens des bienfaits de l’adoption du pacte budgétaire européen.

Extraits de la déclaration d'Harlem Désir.
"A travers toutes les générations, et à travers toute la France, les militants socialistes seront les premiers militants du changement. Nous serons les premiers garants devant les citoyens des 60 engagements présidentiels, et les premiers soutiens de Jean-Marc Ayrault et de son gouvernement. Nous conjuguerons une totale solidarité avec le Gouvernement et la pleine liberté dans le débat et les propositions. Nous serons toujours à l’écoute des Français, c’est avec eux que nous réussirons le changement. Face à la crise économique et au délitement du lien social, à l’érosion de l’esprit civique, notre pays a besoin d’un sursaut républicain. Nous allons porter les réformes mais je veux aussi mener la bataille des valeurs. Je considère comme un devoir essentiel du Parti socialiste de porter haut ses valeurs républicaines, sociales, écologiques, féministes et européennes." Lire la suite

Publié dans ACTUALITEE

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